dimanche 22 juin 2014

à propos de goudron

Les noces d’argile et du feu !
La 9 ème tessonnade se termine. Nous avons pris un peu de retard dans nos articles. Je sais que beaucoup d’entre vous se demandent si nous avons produit du goudron et que sont devenues les jarres.
La journée de samedi a été riche en enseignements. Très tôt le matin les gascons de Biscarosse sont arrivés pour finir de mettre en place leurs installations et y mettre le feu.



En fin de matinée les premiers goudrons ont coulés. Déjà jeudi nous en avions obtenu ! Cela vient confirmer la validité de leurs techniques. Si ce qui est écrit dans les livres est vrai, souvent il manque le petit détail qui empêche d’arriver au résultat. Ce qui était le cas ici. La mise en pratique nous amène donc à retrouver les savoir-faire. Indispensable ! Surtout pour tenter de produire du goudron dans les grandes jarres « à la manière des gallo romains de Losa ».
Deux jarres avaient résisté à la cuisson. L’une, Hostensianum avait même un peu trop cuit sur un coté et présentait des fissures. L’autre : Rétis avait très peu cuite voire presque crue. (problème de conception de four certainement.)  Après réflexion nous avons décidé de tenter quand même de produire du goudron en enterrant la moins cuite (Rétis)

 et de remplir Hostensianum de bois.

 C’est Jean Claude Lacrotte et son équipe qui se sont chargés de cette opération, comme si c’était leurs récipients en ferraille.





L’opération suivante avait été prévue à l’avance. C’est à dire que nous avions disposé la jarre à remplir devant celle enterrée pour n’avoir plus qu’à la basculer.



En effet au cours des diverses manipulations depuis l’an dernier nous avions découvert que la forme même des jarres pouvait être mise à contribution: à savoir la balancer comme un tonneau pour la redresser.

Cela sans efforts pour les manipulateurs et pour la jarre fragilisée par ses fissures.

Tout c’est passé comme prévu à mon grand soulagement !
Nous avons laissés nos spécialistes gascons entourer la jarre de bois

et l’enflammer « d’un feu violent »

Au préalable nous avions soudés les deux jarres d’un cordon de torchis et réduit les fissures avec ce même torchis.

Après quelques minutes de feu violent, les fissures sont réapparues. Nous avons donc interrompus l’expérimentation avant terme.

Après refroidissement nous avons voulus enlever la jarre supérieure qui c’est brisée. Le bois à l’intérieur n’était pas carbonisé mais  couvert de résine.

Sur les lèvres de la jarres, des coulures tombaient dans la jarre du bas.

Quelques traces étaient également visibles dans le fond de la jarre enterrée.Le principe était donc bon ! Il manque une jarre solide ! Pour ne pas en rester là avons remis une partie de ce bois dans le bidon métallique des Gascons de Biscarosse disposé sur la jarre enterrés et avons recommencé l’opération.

Et le goudron a bien coulé !
La nuit de samedi à dimanche a été bien arrosé par les orages et quand nous avons voulu ce dimanche matin sortir la jarre Rétis, l’argile pas suffisamment cuite a cédé et la jarre c’est effondrée dans le fond du trou !




Décevant? oui un peu! mais content parce que nous avons maintenant la certitude que c’est possible. Il reste encore beaucoup de questions mais nous savons un peu mieux maintenant dans quelle direction se tourner pour avancer.



 Merci aux pompiers bénévoles de Sanguinet: présence rassurante pour une telle expérience.
Gwenolé

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